À l’initiative de leurs professeures d’espagnol, Mme DEVAUX & Mme PICART, tous les élèves hispanisants de 3ème ont conduit un travail autour de l’artiste mexicaine Frida KAHLO. Dans ce cadre, ils ont visité l’exposition qui lui est consacrée au Palais Galliera, musée de la mode de la ville de Paris.
Célèbre artiste mexicaine, Frida KAHLO a marqué l’histoire de l’Art par ses oeuvres poignantes et ses autoportraits bouleversants. Contractant la poliomyélite à 6 ans, sa jambe droite s’atrophie et son pied cesse de grandir. En dépit des moqueries de ses camarades qui la surnomment “Frida la boîteuse”, elle se révèle une élève brillante et aspire à devenir médecin, métier jusqu’alors dévolu aux hommes. Mais à l’âge de 18 ans, tout bascule. Alors qu’elle revient de ses cours, son bus percute violemment un tramway. Son abdomen et sa cavité pelvienne sont transpercés par une barre de métal. Son corps en sort profondément meurtri et ne cessera plus d’être pour elle, qu’un écrin douloureux dans lequel elle est contrainte de vivre. Alitée pendant de longs mois, elle s’essaie à la peinture qui devient désormais sa raison de vivre.
Rêvant d’égalité dans un pays fragmenté par les inégalités économiques, sociales et ethniques, Frida falsifie sa date de naissance pour l’associer à la fin du régime porfiriste. Engagée au sein du parti communiste mexicain, elle agit en faveur de l’émancipation des femmes. Son œuvre témoigne de son admiration pour les cultures populaires et indigènes. En 1929, elle épouse l’artiste Diego RIVERA, pour lequel elle éprouve une passion irrésistible mais douloureuse.
Pour la première fois en France, l’exposition du Palais Galliera présente plus de 200 objets personnels provenant de la Casa Azul où l’artiste est née, a vécu et a expiré son dernier souffle. Les élèves ont ainsi découvert ses corsets, ses prothèses, ses parfums, ses parures, ses vêtements… Loin de figer une apparence, ces objets du quotidien permettent d’appréhender la femme et de mieux comprendre l’artiste qu’elle était. En effet, ils furent un moyen d’exprimer ses préoccupations identitaires et politiques. Ils retracent la manière dont Frida s’est forgée une image nourrie par la révolte, la douleur et l’amour. Cette précieuse collection comporte notamment des robes traditionnelles Tehuana et des colliers précolombiens. Les élèves ont admiré les vêtements confectionnés par de grands créateurs tels Jean-Paul GAULTIER, Karl LAGERFELD ou Riccardo TISCI et dont Frida fut l’inspiratrice.
Après cette immersion dans l’univers de cette icône du féminisme et du Mexique, les élèves ont profité d’une promenade en bateau-mouche. Cette navigation sur la Seine leur a permis de perfectionner leurs connaissances de l’architecture et de l’histoire de la capitale. Ils ont continué leur périple à pied. Déambulant dans les rues, ils ont contemplé, béats, les boutiques de haute couture, mais aussi le pont de l’Alma, les Champs-Élysées, la Concorde et le Palais Bourbon où siège l’Assemblée nationale. Cette promenade a été l’occasion de réfléchir à la place ou l’absence de représentation des femmes dans la ville lumière.
Pleinement intégrée au parcours d’éducation artistique et culturelle, cette sortie s’inscrit dans un travail d’écriture et d’arts visuels autour de l’artiste. Durant les vacances apprenantes, l’association Ida y Vuelta a invité les élèves à réaliser leur autoportrait à la manière de Frida en mobilisant le dessin, le collage, la photographie et en créant une chorégraphie.
Ce parcours pourra être présenté à l’oral du diplôme national du brevet.
